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au seul de ses dix doigts qui ne fût pas chargé de diamants.

L’un d’eux même allait jusqu’à dire qu’elle lui avait fait signe d’approcher en l’appelant tout bas Domenico

Invitez donc ces petits effrontés !

Un quart d’heure après le départ de Mme la Marquise, une rumeur se répandit et obtint un succès de curiosité.

Vers la lisière de la fête éclairée, dans l’espace dévolu au crépuscule qui était entre les lumières du bal et la nuit des bosquets, on avait vu passer deux hommes qui formaient assurément un singulier couple.

L’un d’eux, beau vieillard à cheveux blancs comme la neige, portait un costume de voyage, élégant et correct, avec sac de maroquin en bandoulière et bottes montantes. Il avait néanmoins la tête nue.

L’autre, un tout jeune homme de jolie figure, avait la tenue de bal, mais en grand désordre.

Son aspect parlait de lutte. Autour de son cou, fortement incliné vers épaule droite, la cravate manquait et sa chemise était ouverte.

Ceux qui se trouvaient à portée les avaient vu marcher côté à côté lentement et sans se parler.

Ils avaient fait le tour de l’aile gauche et s’étaient introduits à l’hôtel par l’escalier particulier de M. le comte Pernola — que chacun s’étonnait bien, entre parenthèses, de n’avoir pas aperçu de la soirée.

Un si charmant danseur ! et qui jamais ne manquait aux fêtes de sa noble cousine !

Nous laisserons le Tout-Paris de Mme la marquise arranger le cotillon, si c’est son attrait, pour suivre le