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Puis, passant aux choses plus récentes, on rappelait la mort malheureuse de l’héritier unique de Sampierre, et les efforts romanesques de cette pauvre femme, dont le mari était fou, pour retrouver l’enfant disparu depuis tant d’années.

On souriait avec miséricorde : chacun pensant toutefois qu’il eût employé plus utilement l’argent prodigué à cette recherche extravagante.

Puis encore, on arrivait aux événements d’hier : à ce meurtre qui avait eu lieu là-bas, au bout de la pelouse, de l’autre côté du saut-de-loup, dans la cité Donon.

Vous savez le succès qu’obtient tout mystère de Paris à Paris. Paris n’avait jamais ouï parler du Trou-Donon avant ce soir. Le Trou-Donon, ce soir, faisait fureur.

On organisait des caravanes de découverte pour revenir le lendemain et visiter le Trou-Donon en détail.

Et le pavillon-Roland ! Il y avait eu des curieux pour se glisser dans les massifs. Ils avaient été arrêtés par la barrière en treillage de fer, et aussi par je ne sais quelle frayeur ; car ce grand bois silencieux était si noir, surtout quand on sortait de l’éblouissement des parterres !

Sait-on comment les bruits filtrent ? Le réservoir principal des bruits est toujours à l’office.

Chez cette pauvre bonne Domenica, la distance qui séparait certains porteurs d’invitation de l’antichambre n’était pas bien large, et Mlle Coralie avait presque des amies dans les quadrilles.

À un certain moment, et partout à la fois, le passé fit silence devant le présent.

On se mit à parler de M. le marquis de Sampierre,