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hospitaliers que la place publique, — au temps lointain où les rois de France, pour leur jour de leur naissance, changeaient en vin d’Arbois l’eau qui coule tous les autres jours de l’année par le robinet des fontaines.

Les buffets étaient servis avec une abondance splendide. On y prodiguait du meilleur, et la foule gorgée ne gardait pas rancune aux fastueux amphitryons qui l’humiliaient de tant de magnificences.

Pourtant, nous ne voudrions pas prétendre que le pardon fût complet.

Le monde (le vrai, cette fois et le grand : celui qui est composé de tous les faux mondes et de tous les petits mondes classés par l’orgueil des vainqueurs et la rage des vaincus) le monde a ses rapporteurs comme le mieux servi de tous les journaux à sensation.

Je vous demande bien pardon de ne pas écrire reporter je sais l’anglais assez pour aimer le français.

Il y avait des bouffées de cancans qui allaient et venaient à travers les salons comme autour des corbeilles.

Tout le monde ne danse pas. Il y a même des malheureux qui ne se rafraîchissent jamais. Ceux-là causent implacablement.

Par rafales, le vent des vieilles histoires soufflait.

Ça et là, on racontait avec plus ou moins d’exactitude le drame ténébreux, joué à l’hôtel Paléologue en la nuit du 23 mai 1847.

Et chacun se promettait, à la prochaine occasion, de regarder mieux la grande vieille maison de la rue Pavée, bâtie au temps de la Saint-Barthélémy, pour le bâtard d’un roi.