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— Marchez devant, dit-il, je vous suis.

— Où allons-nous ? demanda Laure.

— Vers mon père et vers ma mère, marchez !

Laure obéit, quand elle eut passé le seuil de la galerie, Mylord revint sur ses pas et s’approcha du lit où Pernola était couché.

Il se pencha.

La bougie, déjà lointaine, emportait les dernières lueurs.

Dans l’obscurité presque complète on aurait pu deviner le mouvement du bras de Mylord, qui se leva et s’abaissa deux fois.

Cela produisit, par deux fois aussi, un bruit faible et sourd, auquel la gorge de Pernola répondit par un double râle.

Avant de rejoindre la baronne, Mylord entrouvrit la porte de la grotte et prêta l’oreille.

On n’entendait plus rien au dehors.

Au dedans aussi, tout était silence.

— Que va devenir le malheureux homme ? demanda Laure au moment où son compagnon entrait dans le corridor.

Mylord répliqua :

— Ne vous occupez plus de lui.

Laure comprit peut-être, car elle se sentit trembler.

— Et les autres, fit-elle, on ne les entend plus ?…

Mylord la couvrit de son regard froid et dit :

— Il faut que la place soit nette autour de celui que le Seigneur a choisi entre tous.