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les paroles sortaient avec peine, soulevez le cinquième et le sixième carreau, à partir de la porte, à gauche, le long du mur…

Mylord s’élança, mais en franchissant le seuil, il dit :

— Veillez bien et remettez le bâillon ! S’il avait voulu nous endormir…

L’instant d’après, il reparaissait, brandissant le portefeuille conquis.

— Tenez-moi la lumière ! fit-il.

Et pour la première fois, depuis le commencement de cette terrible scène, l’émotion altérait sa voix.

Mœris leva la bougie.

Mylord ouvrit le portefeuille et en examina le contenu pièce à pièce.

— Tout y est ! s’écria-t-il enfin. Vous êtes riches, mes camarades ! mais le no 1 aura sa part de lion !

À ce moment, de l’autre côté de la porte donnant sur la grotte, on entendit un grand bruit : un bruit de lutte qui allait se rapprochant.

— À l’autre ! à capitaine Blunt ! dit Mylord dont la physionomie avait déjà repris sa froideur. Vous serez sept contre un. Frappez ferme et ne redoutez plus la loi. La loi est avec nous. Moi, je reste. Mme la baronne et moi, nous suffirons à notre tâche, ici.

Il ferma le portefeuille et ajouta :

— Vous m’avez pris pour un fou : je suis un maître. On avait dépouillé le marquis de Sampierre, on allait l’assassiner. Moi, qui suis son fils, j’ai repris mon bien et j’ai sauvé mon père ! Ah ! ah ! la loi ! je l’ai dans ma poche, la loi !