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— Soyez très-prudent, je vous le conseille. Je suppose bien que vous êtes armé. Laissez-vous fouiller sans résistance. M. le marquis, mon père, est ici près, et il ne faut pas qu’il vous entende.

Sur un signe, Mœris et Moffray retirèrent des poches de Pernola deux pistolets et un stylet d’Italie.

— Voilà qui est bien, reprit Mylord, qui abaissa son revolver. Maintenant, ayez la bonté de nous dire où vous avez mis tes traites représentant le revenu de Paléologue, escompté pour dix ans et les six actes de vente à l’aide desquels vous comptiez me voler mes domaines de Sampierre.

Un étonnement sans bornes secoua l’apathie de Pernola dont le regard interrogea mieux que ne l’eût fait la parole elle-même.

— Certes, certes, fit Mylord doucement, vous avez bonne envie de savoir comment j’ai appris ces détails, mais le temps nous manque, mon cousin, et c’est à vous de répondre.

Pernola baissa les yeux et garda le silence.

— Allez, monsieur Preux, dit Mylord sans élever la voix. Moffray, ayez l’obligeance de tenir le bras gauche et Mœris se chargera des jambes.

Il ajouta, en s’adressant de nouveau à Pernola :

— Vous êtes de Sicile, mon cousin, vous connaissez le jeu de la rafanetta ?

Pernola releva ses yeux égarés.

— Comme je n’avais pas de casse-noisette sous la main, poursuivit Mylord, j’ai fabriqué un joujou qui en tiendra lieu. Allez, messieurs !