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sait rien contre nous, mais s’il arrivait jusqu’au conseil de famille, tous nos projets seraient ruinés. Au contraire, sa mort me fait invincible. S’il est mort, je parlerai de lui, je m’appuierai sur lui. Voilà pourquoi je le condamne à mourir.

— Êtes-vous sûr qu’il viendra ? demanda Preux.

— Avant de passer par mes mains, répliqua Mylord, Vincent Chanut l’avait convoqué, je suis sûr de cela, et les quatre hommes que nous avons postés au revers du pavillon l’attendent.

— Et Pernola ? demanda encore le Poussah.

— C’est différent. M. le comte a pris l’initiative. C’est lui qui nous a appelés. Il a besoin de nous, pour rendre définitifs et non sujets à réclamations certains actes de vente qu’un mot du marquis, mon père, réduirait à l’état de vieux papiers, mais que son décès fera authentiques, j’entends le décès de mon père. Le comte Pernola est un homme de mérite, il n’a qu’un tort, c’est de nous prendre pour des niais ; vous savez cela mieux que moi, monsieur Preux, puisque c’est à vous qu’il a tendu le dernier hameçon. Vous êtes une paire d’amis, tous les deux.

— Il m’a fait savoir, dit le Poussah, que M. le marquis serait seul cette nuit au pavillon, bouclant ses malles pour passer en Angleterre, et que sa valise pesait lourd !

— Demandez à Mme la baronne ce que lui ont appris Mlle d’Aleix et son Édouard Blunt.

Laure répondit si bas qu’on eut peine à l’entendre.