Le père Preux fut remis aux mains de Mœris et de Moffray qui soutinrent à droite et à gauche sa marche de pachyderme impotent.
La route fut longue et presque silencieuse.
Le contingent du Gros-Caillou qui écoutait de toutes ses oreilles put à peine saisir quelques mots, parmi lesquels il n’y avait jamais de noms propres.
Les deux vivantes béquilles qui étayaient le Poussah étaient désignées ainsi : no 2 et no 3.
La dame était le no 5.
Le jeune homme en costume de bal portait le no 1.
Tout cela répandait une bonne odeur de coquinerie organisée qui donnait véritablement confiance. Le Hotteux et ses compagnons n’avaient plus envie de s’émanciper.
Le no 1, ce jeune et beau gaillard qui était évidemment au-dessus du père Preux lui-même, leur inspirait crainte et respect.
Ce fut le no 1 qui les plaça en embuscade, qui les arma et qui leur donna la consigne.
Elle était claire, la consigne, — et raide, selon la propre expression du Hotteux, qui n’était pas sans fréquenter nos théâtres à la mode.
On devait amener là un homme. Il fallait expédier cet homme à bas bruit.
Jusque-là, attendre et se taire.