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temps de sortir d’un guêpier. Nous n’avons qu’à rentrer dans le bal…

— Essayez ! murmura Laure qui jeta un regard en arrière.

Ses deux compagnons suivirent ce regard. Illusion ou réalité, ils crurent voir tous les deux quatre ou cinq noires silhouettes immobiles à l’entrée des massifs.

— On ne nous assassinerait pas, je suppose ! dit Mœris.

Laure répondit d’un accent découragé :

— Vous pouvez tenter l’aventure ; moi, je vais en avant, parce que je sais que le danger le plus certain est par derrière.

Elle reprit sa marche en effet. Au bout de quelques pas, Mæris et Moffray la rejoignirent.

Ils s’engagèrent ensemble et sans parler dans les bosquets et longèrent le grand mur séparant le parc de la ruelle qui conduisait de la rue de Babylone à la cité Donon :

À une centaine de pas du saut de loup une échelle était appliquée contre le mur. Laure lança une poignée de sable par-dessus le faîte et dit en même temps :

— Garez-vous !

Elle se colla vivement contre la muraille et les deux autres firent comme elle.

Presque aussitôt après, un lourd paquet tomba sur le sol de l’allée.

— Je monterai, si vous n’osez pas, reprit Laure. Ceci doit être attaché au dernier barreau de l’échelle.

C’était une corde à nœuds. Mœris monta et regarda