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semblait arrivé à son terme. Qu’allait-on exiger d’eux ! Laure, l’aventurière intrépide, avait peur !

La portion du jardin dévolue à la fête s’étendait surtout devant la façade de l’hôtel. À droite et à gauche, on n’avait illuminé qu’un espace relativement étroit.

Nous croyons opportun de rappeler ici au lecteur l’étendue considérable de l’enclos de Sampierre. Le champ des lumières était plus que suffisant pour que deux ou trois « tout Paris » y pussent prendre à l’aise leurs ébats, mais il n’occupait certes pas la dixième partie du parc.

Mme la baronne de Vaudré prit, à droite, une tortueuse allée que nous connaissons bien pour y avoir rencontré une fois le comte Giambattista Pernola en compagnie de Charlotte, ce soir où le pauvre Fiquet, l’ancien no 5, fut accroché par la tempe à un clou dans « la guérite » du saut-de-Loup.

Nos trois compagnons arrivèrent bientôt aux confins de l’illumination.

En cet endroit, les massifs n’étaient pas encore déserts. On y entendait causer et rire, mais on ne voyait personne. Et à mesure qu’on allait, les bruits joyeux diminuaient.

Laure tourna sur la gauche. Elle traversa une pelouse, puis un petit bois au-delà duquel était un espace libre, — tout noir, bordé par le saut de loup.

À cinquante pas en avant, une lueur solitaire brillait. Laure dit :

— C’est la fenêtre du père Preux. Moffray, allumez un cigare.