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C’est là un des plus cruels caprices de l’argent qui ne se contente plus de choisir à la friperie ses parchemins de carnaval, et veut encore se payer le pompon de la petite gloire.

Demain, il voudra la grande, et s’enquiert déjà pour savoir ce que cela peut bien coûter au marché.

Le lecteur nous saura gré de lui épargner ici toute espèce de description. C’était le bal de tout le monde. Quant aux invités, vous les connaissez ou vous ne les connaissez pas, tout juste comme la marquise elle-même. Vous savez bien qu’il y a chez nous quantité de beaux salons trop larges où Paris passe comme dans la rue, et nous dirions presque sans ôter son chapeau.

Il y avait foule, non-seulement dans la belle suite des pièces d’apparat, mais aussi dans les parterres, brillamment éclairés. Les illuminations prenaient fin, cependant, à peu de distance des massifs, et les quelques couples curieux qui voulaient s’égarer loin du cercle de lumière étaient arrêtés par cette clôture en treillage de fer dont nous avons parlé déjà plusieurs fois.

Au-delà de cette limite régnaient la solitude et l’obscurité.

La marquise Domenica, enfin rendue à ses devoirs de maîtresse de maison, faisait les honneurs.

Elle avait laissé dans sa chambre de toilette cette pauvre belle baronne de Vaudré, incapable d’affronter les fatigues de la fête et qui prenait un instant de repos bien mérité.

Domenica éblouissait comme une devanture de