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qui passent. Pensez à votre fils, de toute votre force, et aidez-moi.

— J’y pense, grand Dieu ! Je ne pense qu’à lui… Et je vous aide tant que je peux !

— Touchez ma main. Serrez-la…

Domenica lui prit la main.

— Ce n’est pas Domenico ! s’écria Laure dès que la marquise eut obéi. Votre sang m’éclaire : ce n’est pas le même sang ! Celui-là est un faux Sampierre, comme Charlotte est une fausse Paléologue !

— Que font-ils ? interrogea la marquise, tremblant de tout son corps.

— Il y a ce nuage… attendez ; je vois un autre Domenico… le vrai… votre sang, celui-là ! Pourquoi sa tête penche-t-elle sur son épaule droite ?… Ah ! la blessure ! Après vingt ans !… je voudrais voir, mais il y a toujours ce nuage… et des lueurs ! de grandes lueurs !

Elle poussa un cri et son visage exprima une soudaine épouvante, pendant qu’elle balbutiait :

— Ce nuage est un incendie… un crime !

— Mon fils est en danger ! parlez ! je vous ordonne de parler !

— Morts ! prononça Laure en un râle.

— Mon fils ! mon fils ! cria la marquise affolée par la terreur : mon fils !

— Non… Pas votre fils… oh ! c’est horrible de voir souffrir ainsi même ceux qui ont essayé de faire le mal !

— Mais qui donc est mort ?