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tère ; on parlait surtout des cinq illustres visites reçues par Mme la marquise dans l’après-midi : Ghika, Courtenay, Commène, Lusignan, Rohan, tous gens qui n’étaient point revenus à Paris depuis l’époque du mariage de Domenica Paléologue avec Giammaria de Sampierre.

Ceux-là étaient de vrais grands seigneurs, arrivant des pays orientaux où les grands seigneurs ont de grandes seigneuries !

Et le Pernola n’avait point été appelé au conseil de famille !

Et personne n’avait vu princesse Charlotte depuis le matin !

Aussi, tout le monde avait à la bouche le mot édité par Mlle Coralie au déjeuner, le mot de la situation : Grabuge !

Car les morts ne ressuscitent pas, c’est certain, mais les deux clercs de M. Szegelyi avaient vu, c’était certain aussi : l’un ici, l’autre là, et tous deux de leurs yeux, feu le jeune comte Roland de Sampierre…

Dix heures sonnant, Mme la baronne de Vaudré se fit annoncer chez la marquise, qui était en plein à sa toilette ; Laure fut introduite néanmoins sur-le-champ.

Domenica, rouge comme un gros coquelicot, était en proie à une agitation extraordinaire. Pour la première fois de sa vie elle avait le courage de gronder ses femmes de chambre, qui n’en pouvaient mais.

Elle voulait être habillée, mais elle ne voulait pas rester en place.

— Ah ! chérie ! chérie ! s’écria-t-elle à la vue de