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— C’est bien près de chez moi, ça, Fanfan, gronda le Poussah.

— Vous aurez moins de chemin à faire.

— Moi !…

— Vous. C’est réglé ; vous en serez, je le veux. Verrez-vous Mme la baronne avant le bal ?

— Je l’attends.

Mylord tira de sa poche les deux plis qu’il avait préparés dans sa mansarde.

— Vous lui remettrez ceci, dit-il. Ce sont ses instructions.

— Ah ! ah ! c’est encore juste ! général en chef… no 1 !

— Et voici les vôtres, ajouta Mylord en lui tendant le second pli.

Il se leva.

— Peut-on savoir où vous allez, mon prince ? demanda le père Preux, qui essayait en vain de garder son air goguenard.

— Moi, répondit Mylord, je ne dois compte de mes actions à personne. Je suis le maître.

— C’est juste ! c’est juste ! fit le Poussah, pendant que le pas leste de Mylord descendait l’escalier : c’est juste, c’est juste, c’est juste ! Sacrebleu ! c’est juste, et j’ai peur, moi !

Il but coup sur coup deux pleines chopes et frappa la table du plat de sa large main.

Il paraît que Jabain était revenu de la caserne, car il se montra aussitôt derrière le lit.

— Tu as entendu, pas vrai ? dit le Poussah. Nom