que vous étiez un mâle. Il ne vous a jamais mordu. En fumez vous une ?
— Non, répliqua Mylord qui s’assit, je voudrais un verre d’eau.
— De l’eau ! répéta le Poussah comme on proteste contre l’absurdité d’une accusation, impossible : connais pas. Jabain, mon bon sujet, est retourné à sa caserne, je n’ai personne pour aller à la pompe. Prenez un verre de bière, si vous voulez.
Il tendit sa chope à Mylord qui la vida d’un trait et qui dit en la remettant sur la table :
— J’aurais donné un louis pour un verre d’eau !
— C’est juste, Fanfan, grommela le bonhomme en ricanant, vous n’avez plus besoin de regarder au prix : vous voilà riche !
Mylord passa son mouchoir sur son front et garda le silence. Il avait chaud, mais c’était tout. Jamais son visage n’avait exprimé une impassibilité plus complète.
— Est-ce fini, ici, à côté ? demanda le Poussah : j’entends pour la petite malade… votre sœur ?
— Je n’ai pas de sœur, repartit Mylord. Mon frère Roland est mort : je suis fils unique.
— Fanfan, dit pour la seconde fois le père Preux : c’est juste.
Il ajouta après un silence :
— Nous avons vu la flambée de Ville-d’Avray en route. J’avais deviné le truc aussitôt que vous aviez parlé de la chambre ronde. C’était absurde, mais vous êtes fait comme ça. La chose a-t-elle marché à votre idée ?