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Nous traduisons du moins le titre qui était : Abrégé des considérations de Joseph Sharp.

En entrant, Mylord alla droit à sa petite toilette et se regarda au miroir. Il fut content sans doute de ce que le miroir lui montra, car il murmura :

— C’est bien : je suis fort !

Il prit la Bible. Ce n’était pas pour lire.

Il l’ouvrit avec une sorte de solennité en disant :

— À gauche pour le présage !

Le premier mot de la page à gauche était star.

— Étoile ! prononça-t-il tout bas. J’ai mon destin. Ma bonne conduite dira ma reconnaissance envers l’Éternel.

La Bible fut replacée sur la table avec respect.

Mylord fit jouer la belle serrure de sa commode sans y introduire aucune clef. Il prit divers papiers qu’il mit à côté de la Bible avec ce qu’il fallait pour écrire. Mais avant de s’asseoir, il se ravisa, pensant à demi-voix :

— Prenons-le temps de songer. Il faut que ce soit un chef-d’œuvre.

Pour que ce temps de la réflexion ne fût pas perdu, il ouvrit un second tiroir, d’où il sortit une chemise blanche avec un costume noir complet. Il disposa le tout sur son lit en bon ordre.

— Allons ! fit-il. Tout est prêt.

Il s’assit.

Parmi les papiers, il y avait une double feuille de grand format qui était jaunie par l’âge. Mylord la déplia et l’étudia du regard.