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après, on vit les flammes jaillir au-dessus des toitures.

— C’est la vitrine de la chambre ronde qui vient d’éclater, dit le concierge. Adieu va ! c’est stupide de ne pas s’assurer, — quand on est pour brûler.

La foule s’amassait, cependant. Quelques secours s’organisaient tant bien que mal. On causait beaucoup, on discutait davantage, mais on agissait peu. L’eau manquait et aussi les seaux. À chaque instants quelqu’un se détachait pour courir aux pompiers, mais d’autres arrivaient. Et les langues d’aller : Qui était cette madame Marion ? Comment le feu avait-il pris chez elle ? Ah ! Quelle année pour les incendies !

Une chose dominait tout le reste : l’admiration pour Mylord, ce jeune héros qui s’efforçait seul à l’intérieur de la maison en flammes.

Vers ce moment, la voiture qui emportait Laure et ses compagnons montait la côte de la Porte-Jaune avant d’arriver à Saint-Cloud. Depuis Ville-d’Avray, Laure n’avait pas prononcé une parole.

En haut de la côte, Mœris, qui était à la portière de droite à reculons, dit tout à coup :

— Tiens ! tiens !

Moffray se pencha.

— Oh ! oh ! fit-il, voilà quelque chose qui flambe !

Le Poussah essaya de retenir Laure, mais elle lui échappa et la moitié de son corps passa par la portière de gauche.

Sans Moffray, elle fût tombée sur la route.