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que grinça et prit feu. Les brindilles amoncelées fumèrent.

Puis Mylord, faisant le grand tour, regagna la salle à manger où des préparatifs semblables étaient faits d’avance.

Une seconde allumette pétilla et Mylord mit le feu au bûcher. Il se hâtait, il est vrai, mais avec soin et méthode. Il avait le tranquille enthousiasme des forts.

La foudre eût éclaté qu’il ne l’aurait pas entendue.

Comme il avait fait pour le billard, il ferma la salle à manger avec une sûreté de main diabolique, puis il s’élança dans l’escalier qu’il grimpa quatre à quatre.

Tout en haut, il souleva la tabatière donnant accès sur le toit, et rampa jusqu’à la lanterne vitrée qui terminait la coupole de la chambre ronde.

— Ça va être curieux, gronda-t-il entre ses dents serrées. Jos. Sharp aurait voulu voir cela !…

Laure, cependant, gagnait le coude de la route où stationnait la voiture qui contenait ses compagnons. Elle avait la poitrine oppressée et le souffle lui manquait.

Quand le père Preux la vit arriver ainsi chancelante, il dit à ses deux compagnons :

— Le no 1 est un bon ! ça va rouler ! gare dessous !

On eut beau interroger Laure, elle resta muette comme une morte.

Elle pensait encore pourtant, puisque ses dents serrées craquaient.

La voiture prit le grand trot dans la direction de Saint-Cloud.