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conseil de famille, ne craignez rien ; j’ai mon acte de naissance que vous connaissez, et j’ai un témoin que vous ne connaissez pas. Je suis sûr de moi… à bientôt !

Mylord rentra précipitamment dans la maison où la nuit se faisait partout. Il prit dans le bûcher une pleine charge de bois et se rendit au billard.

Le billard, nous nous en souvenons, formait un des accès de la chambre ronde. L’autre accès s’y faisait par la salle à manger.

Au moment d’entrer au billard, Mylord y crut entendre un faible bruit.

Il s’arrêta en dehors du seuil et prêta l’oreille.

— Le Chanut est là ! pensa-t-il en retenant son souffle. Et il travaille la serrure pour entrer dans la chambre ronde avec les autres. Bonne idée qu’il a ! Tout me réussit !

Le bruit dura une minute, puis la poitrine de Mylord se souleva.

— Il a ouvert ! murmura-t-il. C’est un vrai homme ! Le voilà tout vif dans le trou !

Il entra au billard où il n’y avait plus personne et déposa sa charge de bois contre la porte du « trou » qui contenait « tout vifs » selon son estime, non-seulement Charlotte, Édouard et Savta, mais encore Vincent Chanut. La porte de la chambre ronde fut fermée par dehors sans produire le plus léger son, et cette fois, Mylord poussa les deux verrous.

Le bois fut relevé en bûcher ; une allumette chimi-