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— Oui, oui, interrompit le Poussah en riant, la sœur d’Amérique qui ne se conduisait pas bien ! Comment va-t-elle ?… Vincent est un joli braque ; à nous deux, nous serions capables de retrouver cette enfant-là.

— Vous n’avez pas pu la retrouver tout seul ! fit Laure dont la voix changea, exprimant une réelle émotion.

— Pas pu ! pas pu !… répéta le Poussah comme on proteste contre une injure ; entendons-nous…

Il s’interrompit et ajouta bonnement :

— C’est juste ! pas pu !… On n’est pas tout à fait sorcier, dites donc ! Allez, mignonne.

— Après avoir quitté M. Chanut et avant de venir ici, continua Laure qui baissa la voix, vous pensez bien que j’ai mis ordre à l’affaire de Tréglave. Je me suis occupé de ce capitaine Blunt, qui a promesse d’une entrevue avec moi pour demain…

— Celui ou ceux que vous avez dépêchés chaussée des Minimes, interrompit encore le Poussah, n’ont dû trouver personne à la maison. Je connais quelqu’un qui s’est occupé aussi aujourd’hui de capitaine Blunt. Ce matin, à dix heures, il demandait M. le marquis de Sampierre à la conciergerie de l’hôtel. Pas fort, le bonhomme ! M. le marquis est arrivé au pavillon un peu après midi. Dès onze heures, sur des renseignements loyalement fournis par mon bureau, capitaine Blunt roulait en sens contraire au galop sur la route de la maison de santé, où il devait ne plus trouver personne.

— Il reviendra, dit Laure.

— Croyez-vous ?