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ment le Poussah. Laura, ma fille, donnez-moi ce qu’il faut pour écrire et sonnez la bergère.

Mme Marion obéit aussitôt. Le père Preux traça lourdement une demi-douzaine de mots sur deux feuilles de papier qu’il mit sous enveloppe, puis il dit à Mlle Félicité, appelée par le coup de sonnette :

— Voici pour le battu et voici pour l’autre. Vous pouvez montrer ces deux autographes, en passant, à M. Chanut, l’éminent observateur qui était caché tout à l’heure de l’autre côté de la porte… avec tous mes compliments d’amitié… et prévenez les deux messagers qu’ils n’ont pas besoin de se battre en chemin. La paix est signée. Aller, ma coquine !

Dès que Félicité eut passé le seuil, le Poussah se tourna vers Mme Marion et ajouta :

— Nous autres, nous n’avons plus qu’un ennemi, c’est le Pernola — à moins qu’il ne soit notre ami intime dans une heure. Parlons bref, mais n’omettons rien ; je vous garantis que nous avons tout le temps de jouer notre partie. Ces machines compliquées sont simples comme bonjour, au fond, et Gribouille est le père de toutes les finesses. Si, par hasard, mon collègue Vincent Chanut est à portée de m’entendre, il n’a qu’à entrer, je lui offre le fauteuil de la présidence. La question est désormais de savoir si nous avons assez d’atouts pour gagner en abattant cartes sur table. Causez, mignonne ! Vous en étiez à nous dire que vous aviez mis la main sur le lingot d’or malgré vous et que d’un instant à l’autre le no 1 pouvait frapper à cette porte. Ce serait fameux !… Continuez, nous sommes tout oreilles.