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Mylord étendit sa main.

— C’est moi qui suis le no 1, prononça-t-il avec une grave émotion, je le jure ! Vous m’arracherez la dernière goutte de mon sang avant de me faire renoncer à mon nom et à ma fortune légitimes !

Comme on riait, la châtelaine dit :

— Messieurs, vous serez juges. Moi, je penche un peu du côté de notre ami Donat. Quand j’ai choisi le jeune homme du bal Mabille, je ne savais pas qui il était. Et certes, si je l’avais su, j’aurais béni le hasard ; l’association des Cinq n’existerait pas et j’aurais tout bonnement rendu le fils à sa mère, me contentant d’un ou deux millions pour récompense honnête. Mais maintenant qu’il y a tant de larges bouches autour du gâteau… le jeune homme de Mabille a son droit, messieurs, il ne nous devrait rien, tandis que Donat nous devrait tout.

À ce moment, Jabain, le soldat du père Preux, se montra dans la grande allée du jardin.

Son sabre était au fourreau et Jules ne le suivait plus.

— Voilà le troisième héritier, dit le Poussah ; ce serait peut-être le meilleur de tous… Eh bien, Jabain, quelles nouvelles ?

— La nouvelle que j’ai fait la fin du chien, répondit Jabain, sans méchanceté et par légitime défense, qu’il s’était mis avec Chopé contre moi pour me nuire.

— Tu as donc trouvé le fiacre ?

— Oui, au cordon du Nord, et Chopé m’a reconnu et quand il m’a allongé son premier coup de fouet, le chien est devenu furieux, me sautant à la gorge, que j’aurais été étranglé vif sans M. Zonza, de l’hôtel…