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père Preux. C’est un aimable garçon, quoiqu’il soit tout malade aujourd’hui de l’impériale raclée qu’il a reçue cette nuit sous mes fenêtres, cité Donon.

Mylord, droit et digne sur son siège, ne daigna même pas regarder le Poussah.

— S’il faut l’avouer, reprit Mme  Marion, les aides que je cherchais, je les cherchais à cause de vous, cher monsieur Preux, et contre vous. Je savais que vous m’aviez retrouvée et reconnue…

— Et vous vouliez me faire mon affaire, hé, l’enfant ?

— Fi donc ! s’écria la châtelaine.

— Dame ! riposta bonnement le gros homme, pour payer à quelqu’un un réchaud de charbon dans une chambre bien calfeutrée, comme vous fîtes au docteur Strozzi, il faut loger ensemble, et la rue Saint-Guillaume est loin de la cité Donon, ma perle !

— Quelle mémoire ! murmura Mme  Marion qui le regarda en souriant.

Le Poussah poursuivit en lui envoyant un baiser :

— Continuons : vous aviez donc besoin de quelqu’un ; or, l’ancien no 1, qui était un luron capable, va être jugé aux prochaines assises pour récidive.

— En fait de quoi ?

— En fait de meurtre.

Mœris et Moffray devinrent tout blêmes.

— J’ignorais cela, dit Mme Marion.

— Et nous aussi s’écrièrent à la fois Mœris et Moffray.

— Moi ! fit Mylord, je le savais.

— À la bonne heure ! approuva le père Preux. Le