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rait pas effrayé ; il avait souri à l’idée téméraire de servir un bock au Poussah !

Mais maintenant que la porte du salon était close, par ordre, le rôle d’amoureux ne valait plus rien. Il fallait renoncer au hasard. Au lieu de jouer une comédie sous les yeux trompés de Mlle Félicité, il fallait la mettre dans la pièce.

Ce n’était plus une dupe que voulait Vincent Chanut, il avait besoin d’une complice.

Aussi, pendant que Mlle Félicité, attendant l’effet de son œillade, avait les paupières baissées, une transformation radicale s’opéra dans la personne de Vincent Chanut.

L’enveloppe restait, mais, au lieu de la physionomie bête et prétentieuse du « gent de service » en bonne fortune, le regard de Mlle Félicité, quand il se releva, trouva un visage soucieux et sévère jusqu’à la dureté.

Elle eut peur tout de suite et resta bouche béante à écouter M. Chanut qui disait d’un ton solennel :

— C’est grave, très-grave. Au moins, ce Germand pourra prouver qu’il n’était pas là, mais vous, ma fille, votre affaire n’est pas bonne !