Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/245

Cette page a été validée par deux contributeurs.

croix, au beau milieu de la chambre, Giambattista repoussa précipitamment Sismonde en disant :

— Laissez cela et retirez-vous. Mon noble parent aura eu une de ses crises. En ces cas-la il n’accepte pas d’autre aide que la mienne. Vous reviendrez dans une heure et pas de bavardages à l’office !

Sismonde déposa le panier et se retira sans répliquer.

Il avait parfaitement vu son maître couché sur le carreau, il se dit dans la paix de sa conscience :

— On l’a fait rentrer à grand spectacle, et maintenant on le cache. Il doit y avoir une raison pour ceci comme il y avait une raison pour cela. Si le Giambattista, quand ce sera fini, compte me payer en monnaie de singe, nous parlerons italien, nous deux !

M. de Sampierre s’éveilla presque aussitôt après entre les bras de son excellent cousin, qui l’aida pieusement à se relever et à s’asseoir sur son fauteuil.

M. de Sampierre resta étourdi pendant un instant. Le premier signe de son intelligence revenue fut le regard d’étonnement qu’il jeta sur Pernola. Puis ses yeux firent le tour de la chambre avec une inquiète vivacité.

Ce qu’il cherchait, il ne le vit pas. Un mot vint à ses lèvres, mais il ne le prononça point.

Les fous ont leur prudence.

D’ailleurs, M. le marquis était-il fou ?

Il dit :

— Giambattista, mon cousin, je vous remercie de vos soins.