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— Domenica serait si heureuse de le voir !

Charlotte échangea un regard avec Édouard. Celui d’Édouard exprimait de la compassion et comme un commencement de tendresse.

— Princesse, dit tout à coup le marquis, la dernière parole de Roland fut une prière : il me conjurait d’avoir confiance en vous. Si celui-là est mon fils, il doit me détester : n’essayez pas de me tromper…

Il ferma la bouche de Mlle d’Aleix qui voulait répliquer, et il dit encore, mais cette fois à voix basse :

— Il doit tout savoir. L’homme qui l’a élevé savait tout, et il était mon ennemi mortel !

Il s’était penché jusqu’à l’oreille de Charlotte. La voix d’Édouard Blunt le redressa. Édouard disait :

— Monsieur, vous vous trompez : l’homme qui m’a élevé m’a appris d’abord à servir Dieu, ensuite à respecter, à aimer mon père et ma mère.