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cet étonnement. L’association est fondée autour de moi et pour moi : c’est moi le no 1 !

Les bras de Charlotte tombaient.

— Et que veulent-ils faire de vous ? dit-elle.

— L’héritier, naturellement, repartit Édouard. J’ai mon armée en cas d’embûches. Vous comprenez bien que le grand trésor est gardé ; ils m’ont prévenu que les choses n’iront pas toutes seules. Si je ne m’explique pas très-clairement, c’est que je perds un peu le fil. Quand Mme Marion me parlait, hier, le plan me paraissait limpide comme de l’eau de roche… Et voyez jusqu’où va ma confiance en vous : lisez cela.

Il avait ouvert son portefeuille et tendait à Charlotte un pli, non timbré à la poste.

Mlle d’Aleix l’ouvrit et lut ces mots, tracés par une main inconnue :

« Pour le no 1. — Convocation à Ville-d’Avray. Départ de une heure et demie. »

— Et vous comptez aller à ce rendez-vous ? demanda Charlotte.

— Parbleu ! fit Édouard en serrant son pli. Quand même je n’en aurais pas eu l’idée vous me l’auriez donnée. Depuis dix minutes seulement, je sais jusqu’à quel point Mme Marion disait vrai, en accusant le comte Pernola d’être un malfaiteur.

La sueur perla sous les cheveux de Mlle d’Aleix, qui songeait à la mission que M. Chanut lui avait donnée : retenir Édouard à tout prix.

— Connaissez-vous au moins vos compagnons ? demanda-t-elle encore.