Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 2.djvu/176

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Voici la femme de chambre ! dit-il. Ils arrivent tout droit sur vous !

Cette forme de langage donnait bien à penser que Mlle Coralie n’était pas seule à errer sous les ombrages.

En même temps, du côté opposé on put entendre des éclats de voix et des rires.

Charlotte prit Édouard par la main et l’entraîna vers la grotte où ils disparurent tous les deux, au moment où Mlle Coralie et le jeune chasseur, répondant au poétique nom de Werther, engagés dans une conversation cordiale, faisaient leur apparition au coude de l’allée.

C’était un peu avant le déjeuner. Lorenzin et Zonza n’avaient pas encore porté à l’office la consigne qui interdisait l’approche du pavillon.

Mlle Coralie et son jeune homme, poursuivant leur entretien commencé, vinrent prendre place sur le banc.

Les voix et les rires s’éloignaient. On jouait là-bas à la « tape » entre camarades des deux sexes, dans les buissons. Après tout, c’était une heureuse maison que l’hôtel de Sampierre.

— Les maîtres, sont bêtes comme leurs pieds de permettre ça ! dit Mlle Coralie avec le propre geste de Marguerite de Bourgogne caressant la chevelure de Gauthier d’Aulnay, dans la Tour de Nesle ; ce n’est pas moi qui souffrirais des inconvenances pareilles de jeux de mains, jeux de vilain, si j’avais des domestiques à moi. Il y a donc que de te faire du mal par jalousie pour le capitaine d’habillement, c’est une petitesse puisqu’il agit bien :