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contrats de vente, s’appliquant à vos cinq grands domaines d’Italie, à votre palais de Naples et à votre vico de Catane. Je lui fis entendre que vous étiez résolu à placer votre fortune entière en immeubles français, par suite de votre naturalisation. Il dressa les actes et je lui en soldai le prix à la condition qu’il me les remettrai non-seulement signés par lui et son collègue, mais encore régularisés et portant mention des divers enregistrements. — De cette sorte, lui dis-je, M. le marquis n’aura plus qu’à signer lui-même avec ses acquéreurs…

— Et le vieux Rondi consentit à cela ? dit M. de Sampierre avec un étonnement qui frisait l’incrédulité.

— Quand nous ferons nos comptes, nous deux, mon cousin, répartit Pernola, vous saurez combien l’obligeance du notaire vous coûta. En attendant, voici les actes ; examinez-les : s’ils sont en règle, j’ai sauvé votre fortune, voilà tout.

En parlant, il avait ouvert un placard qui contenait une assez grande quantité de papiers. Il en retira un dossier et le tendit à M. de Sampierre.

Celui-ci examina les sept contrats avec l’attention d’un connaisseur. Il n’eut pas de peine à voir que les signatures du notaire Rondi étaient bonnes. À cet égard, Pernola avait dû dire la vérité.

Chaque vente était faite en due forme. Il y avait sept acquéreurs différents, dont les signatures étaient au bas, sous mention du prix payé comptant. Les sept noms étaient inconnus au marquis.

— Qui sont ces gens-là ? demanda-t-il.