— Est-il besoin du notaire ?
— C’est la condition sine qua non, et je n’y avais pas songé… cherchons autre chose !
— Pourquoi ?
— Parce que le risque à courir pour l’officier ministériel est ici tellement grave que nous n’en trouverions pas un seul dans Paris.
— La chose peut-elle se faire en Italie ?
Le front du marquis s’éclaira.
— Vous êtes un garçon précieux, Battista ! dit-il. En Italie mieux qu’en France puisque les biens y sont… Vous songez à notre notaire de Palerme, n’est-ce pas ? au vieux Rondi ? un ami dévoué…
— Rondi est mort, répliqua le comte.
M. de Sampierre perdit aussitôt sa gaieté.
— Cherchons autre chose, dit-il pour la seconde fois. Il n’y avait que Rondi !
— J’ai bien cherché, Giammaria. Votre science me manque, il est vrai, mais il y a un instinct et une force dans les dévouements ardents. Veuillez me répondre : la signature d’un notaire décédé vaudrait-elle ?
— Autant qu’une autre, répondit M. de Sampierre qui ne put s’empêcher de sourire à la naïveté de cette question : pourvu, cependant, ajouta-t-il que la signature eût été apposée avant le décès du notaire…
Pernola se mit à rire aussi.
— Alors, dit-il gaillardement, l’affaire est faite et nous sommes des bons ! Je me charge d’avoir la signature du vieux Rondi.