Page:Féval - Les Cinq - 1875, volume 1.pdf/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cris la date d’hier, 26 août 1846. C’est la vraie… la seule ! Je vous dis que Dieu m’a parlé.

Il écrivit cette date sur l’agenda et reprit :

Je compte maintenant deux cent soixante-dix jours, ce qui nous mène au 23 mai 1847. Est-ce juste ?

Pernola compta et répondit :

— C’est juste.

M.  de Sampierre écrivit la seconde date et demanda :

— Comprenez-vous, maintenant ?

— Non, répondit Pernola.

M.  de Sampierre se dressa de sa hauteur.

— Ma pensée va trop vite et trop loin, dit-il, vous ne pouvez la suivre. Je consens à m’expliquer, soyez attentif : L’homme est mort ; restent la femme et l’enfant qui peut naître…

— L’enfant !… balbutia Pernola stupéfait.

Il y eut un vague sourire autour des lèvres de M.  de Sampierre. Son grand front avait comme une auréole de solennelle extravagance.

— Je n’affirme rien, acheva-t-il ; j’attendrai deux cent soixante-dix jours. C’est le terme assigné par la nature. D’ici là, je vous défends de faire allusion à ce qui s’est passé.