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M.  de Sampierre la releva et lui mit dans la main une pleine poignée de pièces d’or.

Mitza sauta de joie, mais elle dit :

— Pour or ni pour argent, je ne parlerai mal de la Paléologue !

— Elle est sortie ? demanda M.  de Sampierre.

— Oui, avec Phatmi.

— Pourquoi est-elle sortie ?

— Eh bien ! elle s’ennuyait comme à l’ordinaire, pauvre agneau ! Elle voudrait tant se divertir et danser comme les autres. Ce n’est pas péché d’aller à l’Arène voir la course des carrosses.

— Elle était sortie hier déjà ?

— Pour faire ses dévotions : y a-t-il du mal à cela ?

— Non, certes. Quelle robe avait-elle, ce soir ?

Mitza fut reprise de toute sa terreur et répéta :

— Quelle robe ?

— Sa robe d’hier ? fit le marquis en insistant : la robe qui est arrivée de Paris ?

Mitza tomba à genoux.

— Je ne sais rien sur la robe ! s’écria-t-elle. Je vous en fais serment, ce n’est pas moi qui ai volé la robe !

M.  de Sampierre n’avait plus d’argent sur lui. Il arracha la bague de diamant qui étincelait à sa main droite et la passa au doigt de Mitza stupéfaite.


Pernola attendait dans le cabinet. Il avait peur. L’absence de la marquise était pour lui une énigme. Il se précipita au-devant de M.  de Sampierre quand celui-ci rentra.