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bien. Le comte Giambattista Pernola, des marquis Sampietri, appartient très-authentiquement à la grande famille de ce nom, originaire de Sardaigne, mais ayant des branches établies en France et dans le pays de Naples. Les Sampierre forment le rameau français. Le comte Pernola est de la branche napolitaine. J’ai eu l’honneur de me trouver en rapport avec lui lors de mes débuts comme agent auxiliaire : Il y a longtemps ! Depuis, je l’ai souvent perdu de vue, mais chaque fois qu’il revient à Paris, je lui accorde un coup d’œil. Il en vaut la peine. C’est un homme à peu près de notre âge, d’apparence douce et distinguée. Il est le plus proche parent de monsieur le marquis de Sampierre comme Mlle  d’Aleix est la plus proche parente de la marquise Domenica. Un mariage entre le comte et la princesse Charlotte permettrait de ne point diviser la fortune.

— Quel âge a Mlle  d’Aleix, au juste ? demanda capitaine Blunt.

— Dix-neuf ans, moins quelques mois.

— Est-ce qu’il est question de ce mariage ?

— Je ne sais, mais quelqu’un doit y songer, car il arrive parfois mésaventure aux amoureux qui rôdent autour de l’hôtel de Sampierre.

Capitaine Blunt fit comme s’il n’avait pas entendu et M.  Chanut reprit :

— Revenons au comte Pernola. Mon courrier d’Italie me donne sur lui les témoignages les plus avantageux. Bonnes vie et mœurs, rangé, décent, sobre, bien tenu, opinions politiques modérées, point cagot, encore moins incrédule, ne dépensant que chez le coiffeur… Tenez !