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ruelle, venant de la rue de Babylone. Le père Preux se pencha et vit passer un homme en costume d’ouvrier qui allait tête baissée.

— Joseph Chaix ! murmura-t-il. Le gendre de la Tartare. L’aveugle et sa famille ne pourriront pas chez moi, puisqu’ils gênent mon bijou de voisin !

L’ouvrier dépassa la place et se dirigea vers les masures qui étaient au-delà. — Puis il s’arrêta. — Puis il revint sur ses pas et s’arrêta encore, — puis, enfin, il étreignit son front à deux mains, et descendit dans le saut de loup.

Le Poussah ne l’avait pas perdu de vue. Il enfla ses grosses joues.

— Tonnerre ! murmura-t-il, est-ce que celui-là aurait l’idée de payer son terme à la papa ?

Au même instant, un autre pas se fit entendre dans la ruelle.

— Pour le coup, c’est Fiquet ! s’écria le Poussah avec un étonnement goguenard. Entends-tu, Tonneau ! Il n’y a plus de poules mouillées ! Voilà Fiquet qui fait en avant deux !

Fiquet atteignit sans bruit aucun l’endroit qu’on lui avait désigné. Il regarda tout autour de lui d’un air craintif et disparut derrière l’angle du mur.

Un troisième pas, léger celui-là, presque bondissant, arrivait déjà de la rue de Babylone.

— Ma parole ! fit le Poussah ! je n’aurais jamais cru que ça mordrait !… Mais ça mord !

Le troisième venant tourna la murette.