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En même temps une fenêtre s’ouvrit à la façade du pavillon dont une moitié se montrait entre les arbres.

Le Poussah arma une lorgnette et la braqua juste à temps pour distinguer l’adorable profil perdu de la princesse Charlotte d’Aleix, au moment où disparaissaient les deux femmes derrière le coude de la route. Il braqua sa longue-vue sur la fenêtre du pavillon. Personne ne s’y montrait.

— Parbleu ! parbleu ! grommela-t-il, c’est la bouteille au noir. Il y a là plus de devine-devinailles qu’il n’en faudrait pour acheter le quart de Paris et tout Pantin par-dessus le marché ! Je me donne ma parole sacrée que je fumerai ma pipe avant de mourir dans un grand fauteuil à bascule sous les magnolias qui sont là-bas devant le perron. C’est arrangé. Et une jolie petite Mme  Preux avec ça ! Bois une gorgée, gros chérubin de millionnaire ! à la santé de ta mémoire !

Il prit son verre ; mais il ne le porta pas jusqu’à ses lèvres. Un bruit de pas se faisait dans l’escalier. On frappa. Le Poussah déposa sa chope sans rien dire.

On frappa plus fort. Tonneau gronda.

— Je vous entends bien souffler et ronfler, papa Preux, dit une voix sur le carré. C’est moi, le no 5, ouvrez !

— Je n’y suis pas et va-t’en au diable ! repartit cette fois le Poussah.

L’autre se mit à ricaner derrière la porte. En même temps, le père Preux se ravisait pensant :

— Tiens, tiens ! l’affaire du jeune-premier qui passe par-dessus le mur…