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du Louvre, et qu’un Valois avait fait bâtir, au XVIe siècle, pour le fils de la plus charmante créature qui ait été jamais la maîtresse d’un roi.

On l’appelait le bonhomme Michel, tout court, mais ses lettres de décès invitèrent l’élite du faubourg Saint-Germain aux « convoi, service et enterrement de haut et puissant prince Michel Paléologue. »

C’était, ce bonhomme, le descendant direct des empereurs d’Orient.

Peu de jours avant sa mort, une autre cérémonie avait réuni une demi-douzaine de témoins dans sa chambre à coucher.

Il y avait là un Courtenay de la branche grecque, deux Comnène, un Lusignan et un Rohan. Deux évêques, dont l’un appartenait au rite catholique grec et l’autre à l’Église catholique romaine, étaient présents, revêtus de leurs habits pontificaux.

Chacun de ces deux prélats avait son autel, muni de toutes choses nécessaires à la célébration de la messe. Celui du Grec, qui n’était rien moins que le patriarche Théodose Ghika, frère du dernier souverain valaque et archevêque-primat de Bucharest, avait des ornements magnifiques ; l’autre autel, fourni à grands frais, mais d’objets neufs, disait que les accessoires du culte romain entraient pour la première fois dans la maison de l’héritier des empereurs.

Il s’agissait d’un mariage à bénir entre une jeune fille de seize ans, Domenica, princesse Paléologue, et un homme de trente ans à peu près, Giammaria (Jean-Marie) Sampietri, marquis de Sampierre.