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CHAPITRE VII.

faisaient partie, tout comme les cipayes, de la mise en scène de la fête. C’était M. Smith qui leur avait fourni ces gracieux costumes de bayadères. En comptant Mirze, il y avait en tout treize femmes déguisées ainsi. Et il ne pouvait y en avoir davantage, car on eût mis tous les tailleurs parisiens au défi de livrer des costumes pareils.

Ces costumes, qui gardaient un cachet tout particulier d’exactitude, avaient été faits sous la direction de Mirze, dans la maison même.

Et pourtant, si quelqu’un eût songé à compter les bayadères, il en eût trouvé quinze en ce moment, toutes rigoureusement semblables, sauf les nuances différentes de leurs ceintures de cachemire.

Il y en avait deux de trop, deux femmes qui, sans doute, n’avaient point le droit d’assister à ces fêtes, et qui s’y étaient glissées en fraude à la faveur du déguisement officiel.

Mais par quels moyens s’étaient-elles procuré ce déguisement ? Un seul était, à la rigueur, admissible, quoique bien improbable. Mirze, qui était la surintendante des fêtes nocturnes de l’hôtel Montalt, faisait faire toujours quelques costumes de rechange.

Elle avait, dans une chambre voisine de son appartement, une sorte de magasin où se trou-