Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/238

Cette page a été validée par deux contributeurs.
234
LES BELLES-DE-NUIT.

ses dévotions, comme une Castillane de bon sang, et aussi, le soir, parfois, à l’heure où s’ouvrent les salons du grand monde. Mais, comme elle ne recevait jamais personne, on ne supposait point qu’elle pût être fort répandue.

Tout le monde s’accordait à convenir que c’était une des plus belles femmes de Paris.

Sa nièce, jolie personne de seize à dix-sept ans, à la figure douce et souffrante, vivait encore bien plus retirée. C’est à peine si on l’avait vue sortir deux ou trois fois, jamais à pied.

Dans les rares occasions où la marquise l’emmenait ainsi avec elle, les stores de la voiture étaient soigneusement baissés.

Mais il n’y avait point là de mystère, c’était tout bonnement la santé faible de la jeune fille qui nécessitait ces précautions.

On disait, en effet, que la pauvre enfant se mourait d’une maladie de langueur.

C’était Blanche de Penhoël qui passait ainsi pour la nièce de la marquise.

Blanche était dans cette maison depuis un mois. Avec les quelques semaines passées à l’hôtel des Quatre Parties du monde, cela faisait deux grands mois depuis son départ du manoir, et pourtant elle gardait toujours la pensée qu’on allait la rendre à sa mère. Ces caractères faibles et crédules sont lents à désespérer.