Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/229

Cette page a été validée par deux contributeurs.
225
CHAPITRE XIV.

tête se perdre !… Oh ! Cyprienne la maîtresse de cet homme !… moins que sa maîtresse : une des sultanes de passage de son sérail infâme !

Il entraînait Étienne à travers le jardin.

Le jeune peintre se laissait faire ; sa pensée était comme morte.

Ils rentrèrent dans l’hôtel et parvinrent, au bout de quelques secondes, à la porte du boudoir.

Roger se rua le premier pour forcer l’entrée.

Mais son élan furieux se brisa contre une sorte de mur vivant : les deux noirs étaient debout au devant du seuil.

— Misérables !… s’écria Roger, osez-vous bien nous résister ? Place !… il faut que je parle à milord !

Séid et son compagnon gardèrent le silence et ne bougèrent point.

Roger s’élança de nouveau, et n’eut point un meilleur succès.

Il criait ; il menaçait ; il pleurait.

Comme il allait se précipiter une troisième fois, Étienne le saisit à bras-le-corps et le contint.

— Milord est trop bien gardé ce soir !… murmura-t-il d’une voix profonde et pleine d’amertume.

Puis il ajouta en s’adressant aux deux noirs :

— Dites à votre maître que nous quittons sa