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CHAPITRE XIV.

cas de malheur, ché suis le pâron Pipândre, gonnu, crâce à Tieu, tans Bâris… Che fulais fus rentre service en fus mondrant les bédites témoiselles, hâpillées en pâyadères… foilà tût !

Ceci fut dit avec une bonhomie germanique si admirable, qu’Étienne et Roger se sentirent à moitié désarmés. Ils regardèrent fixement le baron qui avait une bonne figure, malgré sa barbe horrifique.

— Vous savez où elles sont ?… murmura Roger d’un air de doute.

— Ya…, répliqua Bibandier ; c’est-à-tire… vui !

— Eh bien !… conduisez-nous.

L’ancien uhlan ne se le fit pas répéter. Il se dirigea aussitôt vers le cavalier, et monta la rampe en précédant les deux amis. Il ne s’arrêta qu’à l’endroit d’où l’on découvrait l’intérieur du boudoir.

Il étendit la main alors d’un geste solennel.

— Tonnez-fus la beine te récârter…, dit-il.

Étienne et Roger poussèrent en même temps un grand cri.

Le hasard avait servi Bibandier. Au moment où les deux jeunes gens suivaient de l’œil sa main tendue, Cyprienne et Diane venaient d’achever leur chant et s’étaient rapprochées du nabab endormi.