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CHAPITRE XIV.

Il le prit par un bras, Blaise fit de même, et ils essayèrent de le soulever.

Robert riait de tout son cœur.

— Viens !… reprit Blaise ; il faut que nous tenions conseil… Qui sait si demain il ne sera pas trop tard ?…

Robert les regarda tous deux, tour à tour, d’un air hébété ; puis il se dégagea d’un brusque mouvement et croisa ses deux bras sur la table pour se faire un oreiller.

— Bonne histoire !… grommela-t-il ; ah ! dame oui !… ça s’appelle bloquer un homme !

L’instant d’après, il ronflait comme un bienheureux. Blaise et Bibandier étaient plus embarrassés qu’auparavant.

L’homme qui, d’ordinaire, les tirait de presse dans les cas difficiles, leur manquait. Ils ne voyaient point clair au fond de leur situation, et ne savaient à quoi se résoudre.

Une seule chose leur apparaissait probable, sinon évidente, c’est qu’ils allaient avoir à lutter contre le nabab, et que le nabab serait le plus dangereux de tous les ennemis.

Tandis qu’ils se creusaient la tête en pure perte, évitant d’instinct les endroits où s’ébattait la foule, le hasard les conduisit sur le cavalier qui faisait face à la fenêtre de la chambre aux costumes.