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CHAPITRE XIII.

minute, rapportant les deux bourses qui valaient chacune quatre ou cinq fois ce qu’elles contenaient.

Cyprienne et Diane les regardaient, posées qu’elles étaient sur la table, le rouge au front et les yeux pétillants de plaisir.

— Regarde bien ces deux enfants, dit encore Montalt à Séid qui se retirait ; tu es à elles comme à moi… tout ce qu’elles te diront, fais-le.

Les yeux brillants du nègre s’attachèrent sur les deux sœurs, mais son noir visage n’exprima aucune surprise.

Il s’inclina et sortit.

— C’est à nous, ces belles bourses ?… demanda Cyprienne.

La tête du nabab oscillait sur ses épaules et ses yeux se fermaient.

— Pas encore…, répliqua-t-il, tandis qu’un sourire vague errait sur sa lèvre ; il faut que vous les achetiez.

Son doigt, étendu, montra la harpe d’or demi-cachée par la draperie dans un coin du boudoir.

— Une fois que je passais, reprit-il tandis que son accent s’imprégnait de mélancolie, je vous entendis chanter une chanson qui me plut, mes filles… Voulez-vous me la dire ? Je m’en-