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CHAPITRE XIII.

ner sur cette pente, le nabab d’un côté, les deux jeunes filles de l’autre, avaient, pour se rapprocher, de secrets motifs.

Pour le nabab, c’étaient ses souvenirs et de vagues remords, éveillés dans cette soirée ; pour les deux sœurs, c’était une mystérieuse promesse qui leur montrait le ciel ouvert…

— Ma belle Louise, dit Montalt en baisant leurs mains qu’elles ne songeaient point à retirer, ma jolie Berthe, comme je vais vous aimer !

— Oh ! tant mieux !… dirent les deux sœurs, car, nous aussi, nous vous aimerons bien !

— Voulez-vous être mes filles ?

— Si nous le voulons !… s’écria Diane ; Dieu a donc pitié de nous !…

Et Cyprienne murmurait avec son gracieux sourire :

— Je savais bien que vous étiez bon… Oh ! vous ne me faisiez pas peur !

— Écoutez…, reprit le nabab dont la voix se voilait, tout va changer dans cet hôtel… Vous y serez maîtresses et reines… Voilà bien longtemps que je souffre… Vous m’apportez le salut et l’amour… Vous ne me quitterez plus, n’est-ce pas ?

Les deux jeunes filles hésitèrent à répondre.

— Eh bien ?… reprit Montalt.