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CHAPITRE X.

— Est-ce que ce sont elles ?

Madame Cocarde cligna de l’œil et répondit :

— En propre original.

M. Smith salua et passa devant. On monta un petit escalier dont les marches disparaissaient sous la laine moelleuse d’un tapis, et M. Smith, qui montrait le chemin, ouvrit bientôt une porte au premier étage.

Il s’effaça et salua encore.

— Donnez-vous la peine d’entrer…, dit-il en indiquant la porte ouverte.

Diane et Cyprienne hésitaient.

— Allons, mes perles !… s’écria madame Cocarde, c’est de vous qu’il s’agit… Moi, je suis trop vieille…, ajouta-t-elle avec un soupir, pour entrer là dedans… on va vous servir à souper.

— C’est fait, interrompit M. Smith.

— Alors, bon appétit, mes mignonnes !… dit madame Cocarde qui poussa ses deux protégées dans la chambre, et referma la porte sur elles.

M. Smith prit un carnet dans sa poche et en sortit deux ou trois chiffons soyeux qu’il déposa dans la main tendue de madame Cocarde.

Celle-ci fit une belle révérence et disparut.

Cyprienne et Diane restaient immobiles auprès de la porte fermée. Elles n’osaient point lever les yeux, parce qu’elles croyaient voir là,