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CHAPITRE X.

— Elles ont promis de venir ?

— Elles sont venues, milord.

— Seules ?…

— Conduites par une honorable lady de ma connaissance… mistress Cocarde.

Montalt tenait son verre à la hauteur de ses lèvres.

— Il n’y en a donc pas une !… murmura-t-il ; toutes… toutes pour un peu d’or !…

Il avala d’un trait le reste de son breuvage.

— Pardieu ! dit-il en se dirigeant vers la porte qui avait donné passage à Séid, je vais donc m’endormir gaiement !

. . . . . . . . . . . . . . .

Il était un peu plus de neuf heures du soir quand madame Cocarde et ses deux protégées descendirent de voiture dans une de ces ruelles désertes qui côtoyaient alors les Champs-Élysées, entre l’avenue Marigny et les terrains de Beaujon. Elles traversèrent une courte allée de tilleuls, joignant les communs d’une maison de grande apparence, qui semblait illuminée pour une fête.

Diane et Cyprienne, tremblantes, se laissaient conduire par madame Cocarde, laquelle était, au contraire, fort à son aise et paraissait connaître à fond les localités.

Les deux jeunes filles ne portaient plus le