Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 4, 1850.djvu/130

Cette page a été validée par deux contributeurs.
126
LES BELLES-DE-NUIT.

« L’obstacle dont je vous parle consistait en deux petits démons qui nous ont donné bien du fil à retordre… Mais il me semble que vous ne versez plus à boire ! »

Montalt, en effet, jugeait que son partenaire était en bon point. Il ne voulait pas embarrasser davantage la langue et les idées de Robert. Mais arrêtez donc un homme ivre ! Le chevalier saisit la bouteille, et se versa lui-même un plein verre.

— Deux petits démons…, reprit-il en cherchant le fil perdu de sa pensée, deux petits démons… Ah çà ! Blaise et Bibandier vont-ils passer leur soirée à me faire des signes stupides derrière les arbres ? Morbleu !… ajouta-t-il en se levant et en menaçant nos deux gentilshommes, qui, demi-cachés par le tronc d’un platane, cherchaient, en effet, à attirer son attention, jouez, perdez, trichez ! cela ne me regarde pas… Je fais une affaire avec mon ami Montalt ; vous voyez bien… Si j’aperçois encore vos figures de déterrés, je vous brise une bouteille sur le crâne !

Blaise et Bibandier disparurent. De cet incident, le nabab ne parut pas s’émouvoir plus que du reste.

— Au diable !… fit Robert en se rasseyant, les brutes ne savent pas de quoi il s’agit, et je