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LES BELLES-DE-NUIT.

Robert avait eu, en effet, lui aussi, sa distraction.

Pendant que le nabab s’accoudait sur la table, derrière sa tête penchée, deux figures étaient apparues à Robert.

Ces deux figures, toutes pâles et bouleversées, appartenaient à nos deux gentilshommes, qui, depuis quelques minutes déjà, s’efforçaient en vain d’attirer son attention.

Blaise toussait discrètement, et Bibandier exécutait, à l’aide de ses grands bras, une série de signaux télégraphiques.

Dès qu’ils virent que Robert les apercevait, ils l’appelèrent du geste en se reculant dans l’ombre. Mais Robert n’avait garde de quitter son poste. Il crut deviner qu’il s’agissait de quelque perte au jeu, et haussa les épaules d’un air superbe.

Blaise et Bibandier eurent beau redoubler leurs appels ; Robert tourna le dos et poursuivit son récit.

Comme Étienne et Roger avaient disparu derrière les arbres, le nabab se reprit à écouter.

C’était grand dommage que son œil ne pût percer en ce moment les charmilles, qui étaient entre lui et les deux jeunes couples. L’imbroglio se nouait, en effet, de ce côté : la petite comédie prenait tournure.

Tout à coup, au moment où le feuillage leur