Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 3, 1850.djvu/231

Cette page a été validée par deux contributeurs.
229
CHAPITRE II.

chandelles et poursuivit sa route, sans même donner un regard aux deux pauvres filles, qui avaient interrompu leur chanson.

Il n’en fut pas de même de Bibandier, qui marchait en avant et qui se retourna.

À la vue des deux jeunes filles, l’ancien uhlan s’arrêta court, comme si une main de fer l’eût saisi au collet.

En ce moment son blanc végétal ne lui servait à rien, car il était pâle comme un mort.

— Qu’as-tu donc ?… demanda Robert.

— Rien… rien !… balbutia le baron : un éblouissement subit… J’ai cru que j’allais me trouver mal.

Il poursuivit sa route avec rapidité et comme on prend la fuite.

On entendait les voix tristes et tremblantes des deux pauvres filles qui continuaient leur chanson, pour gagner le pain de la soirée.