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CHAPITRE II.

ment ces hommes-là que j’aime !… Si Montalt était un honnête gentleman comme il veut bien le dire, on n’aurait pas trouvé tout de suite son côté faible… mais j’ai causé avec lui… je l’ai retourné en tous sens… Croyez-moi, Montalt est des nôtres… Il n’a ni foi ni loi… Et après deux ou trois verres de punch il faut voir sa face d’Anglais s’épanouir quand on lui raconte un bon tour !… La seule différence qu’il y ait entre lui et moi, c’est que j’ai soulevé des montagnes pour gagner quelques misérables sous, tandis qu’il n’a eu qu’à se baisser probablement pour ramasser des millions… Car il a des millions, et l’histoire est assez singulière.

— Je sais… je sais, interrompit Blaise. La petite boîte de sandal, dont le couvercle est en diamants… c’est peut-être du stras.

— Mon bonhomme, dit Robert avec gravité, l’autre soir, Montalt avait perdu cinquante et tant de mille francs au trente et quarante des étrangers… Je l’ai vu se lever et se rendre dans un coin de la chambre… Il nous tournait le dos… Il a pris dans sa poche un objet que je n’ai pas pu apercevoir ; mais c’était la fameuse boîte, j’en suis sûr !

— C’est une idée à toi…, interrompit Bibandier.

— Après ?… dit Blaise.