Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 3, 1850.djvu/177

Cette page a été validée par deux contributeurs.
175
CHAPITRE III.

elles dansaient, riantes et belles, au salon de verdure. Ils ne virent rien sous cette appellation mystérieuse, sinon quelque voluptueux défi et un commencement d’aventure.

Belle-de-nuit !… murmura le nabab ; c’est très-joli, cela… c’est de la fine fleur de poésie !… Pourtant, nous avons affaire à des provinciales renforcées, puisqu’elles donnent rendez-vous à Notre-Dame. Elles croient sans doute que tout le monde va se promener là, le soir, comme on fait devant l’église de leur bourgade… C’est égal, vous êtes d’heureux coquins !

— Nous n’irons pas…, dit Étienne.

Roger fit une légère moue.

— Bravo ! s’écria Montalt ; don Quichotte n’aurait pas mieux dit !…

— Je ne verrais pas grand mal…, commença Roger.

Étienne se pencha à son oreille.

— À l’heure qu’il est, murmura-t-il avec reproche, Cyprienne relit peut-être ta lettre en pleurant…

— Nous n’irons pas ! répéta résolûment Roger.

— Alors, dit le nabab, il faudra donc que j’y aille, moi !…

. . . . . . . . . . . . . . .